C'est parti pour la partie sud du GR20, Virée Verticale

GR20, la préparation d’une randonnée corsée

L’été tient toutes ses promesses sur l’Hexagone. Le soleil apporte avec lui milles idées d’évasion. Chacun, je n’en doute pas, attends les vacances avec impatience ! Cette année, les vacances seront particulières pour Stan et moi, puisque nous partons à l’assaut de l’une des plus belles (et difficiles) randonnées d’Europe : le GR20, en Corse.

Dans cet article, je vous propose de découvrir les raisons qui m’ont poussé à ce choix de destination, mais aussi les étapes de préparation au GR20 pour que ce périple se déroule dans les meilleures conditions possibles. Entre organisation logistique, matériel et préparation physique, rien n’est laissé au hasard pour aller fouler les chemins enchanteurs de l’Île de Beauté.


Concrètement, le GR20, c’est quoi ?

Le GR20 est un sentier de grande randonnée qui traverse la Corse en diagonale, du nord-ouest au sud-est. Cette incroyable randonnée prend son départ à Calenzana et termine, près de 180 kilomètres plus bas, à Conca.

Pour en comprendre l’histoire, il nous faut remonter aux années 70. Il existait déjà un recueil regroupant quelques randonnées corses, mais c’est Guy Degos, ingénieur des forêts à la Direction Départementale de l’Agriculture, qui imagine cette ligne diagonale qui représente le partage des eaux. En effet, de part et d’autre de cette ligne, les eaux coulent dans des directions opposées. Plus tard, les premiers balisages et la création du Parc National Régional Corse (PNRC), qui gère aujourd’hui le GR20, en ont fait le symbole du patrimoine rural et montagnard de l’île. Chaque été, près de 20 000 randonneurs viennent se mesurer à ses terrains accidentés, pour admirer les merveilles qu’il offre aux détours de ses chemins. Et c’est sans compter les nombreux athlètes qui s’y mesurent, dans l’espoir de revenir avec un record de vitesse toujours plus impressionnant  (coucou François !).

gr20 balisage


Fra li Monti, le rêve devient réalité

Le GR20 a toujours été LA rando de référence pour moi. Celle qui fascine, autant par sa beauté que par sa prétendue difficulté. Celle qui suscite des émotions aussi fortes que contradictoires pour les téméraires qui s’y mesurent. Un vrai accomplissement pour les amoureux de la montagne ! J’ai toujours rêvé de parcourir ce long sentier, pour me prouver à moi-même que j’en étais capable… Mais surtout pour la vivre, cette incroyable expérience !

Stan et moi, on parle de faire le GR20 depuis longtemps, mais le moment n’était jamais opportun. En effet, nous n’avons pas vraiment la possibilité de prendre nos vacances d’été en dehors du mois d’août, et nous savons que les périodes idéales pour parcourir cette rando sont plutôt juin ou début septembre. Cette année, le sujet est revenu sur la table. Le GR20, c’était l’occasion de faire des vacances mémorables, dont on rêve depuis des années, et ce dans un budget raisonnable. Et c’était décidé : tant pis pour la période, nous passerions nos vacances d’été sur les hauteurs corses 😁.


Etape 1 : organiser le voyage

Au cas où vous ne me connaissiez pas encore… Je suis la reine de l’organisation ! C’est peut-être ma façon à moi de patienter jusqu’au voyage. En tout cas, à peine la décision prise, j’ai foncé sur Skycanner et sur les différents blogs et sites qui parlaient du GR pour organiser le périple ! Voici le résultat de ces quelques mois de préparation au GR20, côté logistique.

La question du sens… et donc des transports

Nord-Sud ou Sud-Nord ? Grande question. Après bien des hésitations, nous avons opté pour le sens traditionnel, du Nord au Sud. Nous préférons attaquer par les étapes les plus éprouvantes en termes de dénivelé, et surtout finir à la plage. Les avis sont partagés sur ce sujet, à vous donc de peser le pour et le contre et de trancher. De plus, les vols peuvent avoir une incidence sur le choix, en fonction du nombre de jours que vous accordez à ce périple. Regardez bien avant de vous décider, sous peine de devoir changer tous vos plans alors que vous aviez débattu pendant des jours et enfin trouvé un compromis !

Une fois décidés, la toute première étape a été des plus pragmatiques : réserver nos billets d’avion. Nous étions en janvier, 6 mois avant le début de nos vacances et mon esprit était déjà loin, sur les montagnes corses. Je m’étais déjà renseignée sur les tarifs, et nous n’avons pas hésité à booké en avance… Et pour cause ! Notre aller-retour nous a coûté 90 € par personne. Un aller Lyon-Calvi, un retour Figari-Lyon, en vols directs et avec un bagage en soute chacun. En somme, l’affaire du siècle !

Un toit pour deux nuits

Nous avons décidé de porter notre propre tente sur le GR, et non pas de dormir en refuge. Cependant, il nous fallait tout de même un lit confortable avant le départ, histoire de partir bien frais pour la première étape. Et un autre hébergement à l’arrivée, aux alentours de Porto Vecchio. Pour pouvoir démarrer notre périple aux aurores dès le 31 juillet, nous avons opté pour un logement en plein cœur du village de Calenzana, point de départ du GR20 dans le sens Nord-Sud. Via AirBnb, nous avons ainsi réservé un studio typiquement corse pour 75€ la nuit.

Notre logement pour les nuits à venir, Virée VerticaleNotre logement pour les nuits à venir, Virée Verticale
Celle qui sera notre maison pour 13 jours

Pour la nuit post-rando par contre, ça a été un peu plus compliqué ! En effet, notre avion repartant de Figari le lendemain, il nous fallait dans tous les cas réfléchir au transport entre Conca et Figari. Nous avons opté pour un hébergement à Porto-Vecchio, 20 km au Sud de Conca et à 30 minutes de bus de l’aéroport. Comme ça, nous pourrons profiter d’un peu plus de repos sans courir partout pour choper notre vol !

13 jours pour 16 étapes… le plan d’attaque

Comme nous avons une fenêtre de 13 jours pour boucler ces 180 kilomètres, nous devrons au minimum doubler 3 étapes. Même si bien sûr, cela va dépendre de notre état de forme et de notre rythme, nous tenions à partir avec une idée des étapes sur lesquelles nous serions susceptibles d’avancer plus vite. Il y a aussi plusieurs sommets qui ne sont pas directement sur le parcours et que nous essayerons de faire en plus. Après avoir épluché de nombreux sites et retours de randonneurs, et mis en perspective toutes ces infos avec nos propres envies, forces et faiblesses… voici donc notre plan d’attaque prévisionnel :

  1. Calenzana – Ortu di u Piobbu
  2. Ortu di u Piobbu – Carrozzu
  3. Carozzu – Ascu Stagnu
  4. Ascu Stagnu – Tighjettu
  5. Tighjettu – Ciottulu di i Mori
  6. Ciottulu di i Mori – Manganu
  7. Manganu – Onda (double étape)
  8. L’Onda – Vizzavona
  9. Vizzavona – Bocca di Verde (1 étape et demi)
  10. Bocca di Verde – Usciolu (1 étape et demi)
  11. Usciolu – i Croci
  12. i Croci – Asinau
  13. Asinau – Conca (double étape)
Carte issu du site le-gr20.fr
Carte issu du site le-gr20.fr

Prépa physique : de l’effort régulièrement

J’avais entendu bien des choses sur le GR20. Entre ceux qui sous-estiment sa difficulté, et les autres qui préconise un entraînement spécifique quasiment un an à l’avance… Difficile de savoir comment vraiment se préparer ! Pour ma part, voici comment je me suis préparée à affronter le GR.

Randonnée

Sur ce coup-là, je risque de vous étonner. Pour préparer un GR, le meilleur moyen c’est de… Randonner ! J’ai essayé au maximum d’organiser mes week-end de mai, juin et juillet autour de sorties randonnée, à la journée ou sur deux jours en fonction des possibilités. Voici une petite liste de mes sorties rando :

1 – Des promenades en terre irlandaise : du 5 au 12 mai, nous sommes partis en vacances en Irlande et en avons profité pour faire pas mal de rando. La première journée a été consacrée à une randonnée de 30 km à la journée le long du Fjord de Killary. Peu de dénivelé, mais c’était d’autant plus fatiguant car les mouvements étaient vraiment répétitifs, et usants. Le lendemain, on s’est baladé toute la journée, environ 20 km, mais un peu plus cool. On a terminé par une petite randonnée jusqu’au sommet du Diamont Hill, a peine 7 km mais un peu de dénivelé cette fois-ci !

2 – Une boucle dans les calanques : 28 km au compteur, 1 400 m de dénivelé positif et surtout, la chaleur de Marseille. Je pense que cette randonnée est un bon exercice de préparation en vue du mythique GR.

3 – Le Balcon Nord de Chamonix, version sportive : cette jolie rando hyper accessible, je l’ai faite en boucle au départ de Chamonix histoire d’ajouter des kilomètres et surtout du dénivelé.

4 – La Grave’y Cimes, dans les Ecrins : ce week-end organisé autour d’ateliers glace et rocher n’a pas été éprouvant côté randonnée. Par contre, il m’a permis d’évoluer à 3 200 mètres d’altitude, sur le Glacier de la Girose. Il s’agit donc d’un bel exercice, parce qu’on est pas habitué à l’effort à une telle altitude !

5 – Un week-end rando-bivouac au Lac de Lessy : l’idée de cette virée, c’était de profiter un max avec les copains. Un mois avant notre GR, c’était aussi l’occasion de faire une rando avec portage du matériel de bivouac, donc avec un sac un peu plus lourd.

6 – La Tournette, aux abords d’Annecy : avec ses 1 100 mètres de dénivelé et son profil technique et caillouteux, c’est un super entraînement à 3 semaines du grand départ !

6 – Un week-end à 4 000 mètres : nous en rêvions depuis longtemps, c’est maintenant chose faite… Notre toute première virée à 4 000 mètres ! Nous avons eu la chance de traversée la chaîne des Breithorn, en Suisse, sous un soleil magnifique. Il s’agit d’une traversée en mixte qui nous a permis d’entraîner notre cardio, notamment compte tenu de l’altitude.

Le meilleur moyen pour se préparer au GR20, une bonne montée à la Tournette, Virée Verticale
Une bonne montée à la Tournette pour préparer les passages techniques du GR20

Course à pied

Courir, c’est un bon moyen de se préparer au GR20 puisque cela fait travailler le cardio, qui sera indispensable pour s’enquiller autant de kilomètres et surtout de dénivelé. Deux mois avant le départ, j’ai repris tranquillement la course à pied. Je traîne un “syndrome rotulien” depuis plus d’un an, je ne suis donc pas forcément l’exemple à suivre car ma reprise a été vraiment progressive (et légère !). J’ai commencé par des séances de 3 km, puis j’ai augmenté progressivement, à coup de 500 ou 600 mètres par séance. Je n’ai pas été très rigoureuse sur la course, j’ai préféré me concentrer sur la rando et le vélo de route, sport auquel je me suis mise il y a peu. Mais le top du top, c’est de courir régulièrement. Si vous le pouvez, ne suivez pas mon exemple et prévoyez deux à trois séances par semaine.

Stan, lui, il court sans arrêt. Entre entraînements de trail la semaine, sorties longues le week-end et parfois courses, il est bien mieux préparé que moi pour ce défi ! Dans tous les cas, je pars du principe que même des petites sorties course à pied seront toujours plus efficaces que rien du tout, alors au boulot 😁 !

Renforcement musculaire

Les médecins m’ont dit que pour soigner mon genou, il fallait aussi renforcer les quatri. Ça tombe bien, ça ne fait pas de mal non plus pour s’entraîner à randonner longtemps et sur de longues distances. Je me suis donc organisé des petites séances de renfo des cuisses, à coups de bons vieux squats et autres joyeuseries 👌.

D’ici à mon départ, j’aurai aussi quelques sorties vélo à mon actif, ça ne peut pas faire de mal et ça fait bosser les cuisses ! En résumé, je vous conseille tout simplement de multiplier les activités, et de diversifier vos pratiques. Je ne suis pas encore partie, je ne peux donc pas vous dire si cet entraînement a été suffisant… On voudrait toujours pouvoir en faire un peu plus. Mais promis, je vous dirai tout à mon retour !


Ma préparation matérielle

Ce fut la devise de mon Tour des Aiguilles Rouges : pour voyager heureux, voyagez léger. Avec les 180 kilomètres qui m’attendent, en plein mois d’août, je peux vous dire que je deviens parano… Au point de peser chacun des grammes qui entreront dans mon sac à dos ! Mon accessoire fétiche du moment ? Mon peson électronique ! Sur une randonnée de cette envergure, le choix de son matériel est primordial. Il doit en effet être adapté et surtout léger. Pour ma part, j’avais la chance d’avoir la majorité de l’équipement nécessaire, je n’ai donc pas investi énormément. Et si vous vous lancez ce défi et que vous devez acheter beaucoup de matériel, ne vous en faites pas, il sera amorti sur d’autres randonnées !

Voici, à titre indicatif, la liste de matériel que j’emporte pour mes 15 jours en Corse… Au moment où je vous écris, je suis en train de boucler mon sac, et j’arrive à un total de 10,5 kilos (avec l’eau) ! Stan, lui, est à un peu moins de 15 kilos.

Pour la nourriture, nous avons pris la décision de profiter au maximum des refuges pour nous restaurer. Nous partons tout de même avec un réchaud pour le café du matin et avec trois plats lyophilisés, au cas où. Nous profiterons aussi de notre arrivée en Corse pour acheter un bon saucisson et un peu de fromage, pour quelques repas de midi ! A part ça, le gros de notre nourriture, c’est les vivres de course… Admirez un peu !

Nos vivres de course pour le GR20, Virée Verticale
Du sucre… et encore du sucre !

Quelques petits conseils en vrac et en bonus

Conseil n°1 : ne partez jamais avec des chaussures neuves. Il faut absolument que vous les fassiez à votre pied, avec les chaussettes que vous prévoyez d’emporter, sur plusieurs sorties avant le départ. Sinon, bonjour les ampoules ! Et je trouve qu’il serait dommage de stopper le périple pour cette raison…

Conseil n°2 : même chose pour le sac à dos. Pourquoi ? Eh bien, sachez qu’on peut même avoir des ampoules aux épaules (no joke, c’est du vécu) ! D’autre part, un sac de randonnée, c’est réglable à divers endroits, notamment au niveau de la hauteur du dos. Prenez le temps de le faire, autant que le portage soit confortable car vous allez porter votre sac longtemps.

Conseil n°3 : OP-TI-MI-SEZ ! Pas la peine de partir avec 4 t-shirts et 1 litre de shampoing (mention spéciale à une amie qui se reconnaîtra 😎). De toute façon, vous le savez, vous allez passer deux semaines en mode crado. Mon avis ? Il vous faut 2 t-shirts, 2 culottes, 2 shorts, 2 paires de chaussettes… Histoire d’avoir une tenue de rechange quand la première sèche (sur votre sac, pendant que vous marchez !). Pour l’hygiène, personnellement, je compte emmener un savon qui fera douche et lessive. Voire même dentifrice !

J’espère que cet article sera utile aux randonneurs qui souhaitent eux aussi s’élancer sur le fameux GR20 ! J’ai essayé d’être le plus exhaustive possible, mais surtout, si vous avez d’autres questions, laissez-moi un commentaire, je serai ravie de vous aider !

Et pour connaître mon feed-back du GR20, rendez-vous sur l’article post-périple !
Estelle

2 commentaires sur “GR20, la préparation d’une randonnée corsée

  1. Article très sympa et plaisant à lire, en plus des bons conseils… Bon Gr20, vous allez en prendre plein les yeux… Espère que vous ferez un beau résumé et bilan de votre périple corse.
    Au plaisir de vous re-lire !
    Béné

    1. Bonjour et merci beaucoup pour ton commentaire ! Ca y est, je suis de retour avec des images plein la tête… Et plein de choses à vous raconter !
      Il ne me reste plus qu’à mettre tout ça en ordre à l’écrit… 🙂

      Bonne journée & à bientôt !

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