Cela fait maintenant quelque temps que je ne vous ai pas donné de mes nouvelles… Pas facile de démarrer avec un blog ! D’autant plus que fin décembre, une chute de rien du tout pendant une séance de bloc m’a valu une belle entorse à la cheville. Résultat, j’ai dû faire une croix sur le début de la saison de ski de rando, et n’avais donc pas grand chose à vous raconter !
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous proposer un article plutôt tourné “pratique” en attendant d’être complètement remise sur pieds, et de repartir à la conquête des cimes. Mes débuts à skis de randonnée sont tout récents, puisque j’ai démarré l’année dernière. Et, comme pour beaucoup, ça n’a pas été facile de m’y mettre. Entre la liste longue comme le bras de matériel, la difficulté d’appréhender les conditions météo et de trouver une course adaptée, les galères pour comprendre le BRA et le topo… Il y a de quoi se demander par quel bout démarrer !
Bien sûr, mon apprentissage est loin d’être terminé. Mais je vous propose tout de même quelques conseils pour vous lancer du bon pied dans la pratique de ce merveilleux sport qu’est le ski de randonnée.
1 – S’équiper en matériel technique
Le ski de randonnée nécessite pas mal de matériel spécifique. C’est du ski, certes, mais qui n’a pas grand chose à voir avec le ski alpin et je peux vous garantir que la combinaison extra-chaude que vous vénérez en plein mois de janvier sur le télésiège, vous ne la tiendrez pas cinq minutes en rando. Et je ne parle pas des skis et des chaussures, pour lesquels les paramètres à prendre en compte ne seront pas les mêmes.
Cependant, avant d’acheter tout l’attirail de rando, je vous conseille de vous poser une première question essentielle : à quel point comptez-vous vous investir dans ce sport (du moins au début) ? Si vous souhaitez simplement vous initier à la pratique, la location des skis, peaux, chaussures et du matériel de sécu peut largement suffire. Par contre, si vous comptez vous y mettre à fond, cela vaudra peut être le coup d’investir dans du matériel certes plus cher, mais aussi plus performant et surtout plus léger ! En ce qui me concerne, après une première initiation avec du matériel de location, j’ai opté pour l’achat de mon matériel car je savais que je voulais pratiquer à fond.
Sachez également que vous n’aurez pas de mal à trouver du très bon matériel d’occasion sur :
· Les sites d’occasion (Le bon coin, Trocsport)
· Les groupes Facebook dédiés (type Le Bon Coin Du Ski de Rando)
C’est une bonne solution pour acheter du matériel performant, et parfois même hyper récent, à prix attractif.
Les skis et peaux
La base du ski de rando, c’est quand même les skis ! Je ne suis pas experte en la matière, mais j’ai pu comparer les différents types de skis avant d’acheter (j’ai surtout dû épuiser les conseillers du Vieux Camp’ avec mes questions !). A mon sens, la question principale est de savoir si vous voulez privilégier la montée ou la descente.
Si l’objectif est de profiter à fond des descentes en dehors des sentiers battus, il faudra privilégier des skis un peu plus larges, voire plus long (et donc plus lourds). A l’inverse, pour les amateurs de ski-alpinisme ; qui cherchent plutôt à conquérir des sommets et à monter assez vite, on privilégiera des skis plus fins et du matériel ultra-léger.
Pour ce qui est de la longueur, attention : si vos skis sont trop longs, les conversions vont se transformer en véritable cauchemar (ça sent le vécu !). Evidemment, la gamme est très large et il est possible de trouver des intermédiaires : du pas trop fin, mais pas trop lourd non plus, le fameux mouton à 5 pattes qui peut “tout faire” et qu’on cherche tous quand on investit dans du matos !
Vous aurez également besoin de peaux de phoques pour la montée. Le nom est resté mais je vous rassure, elles sont en synthétique depuis longtemps (nos amis les phocidés peuvent dormir tranquilles). Pas faciles à placer au début, mais indispensables pour que le ski accroche sur la neige en terrain pentu ! Il en existe de plusieurs types, avec ou sans colle, certaines sont adaptées à un modèle de ski en particulier.
Dans tous les cas, les magasins spécialisés sont vos amis ! N’hésitez pas à solliciter les conseillers qui sont généralement calés et qui vous aideront à trouver le matériel le plus adapté à votre pratique (et à votre budget !).
Les chaussures
Les chaussures de ski de rando ont deux positions : l’une plus souple pour la montée, l’autre, qui s’apparente à la version ski alpin, pour la descente. Au delà de la technicité des chaussures, à mon avis, c’est le confort qui prévaut. Privilégiez des chaussures dans lesquelles vous vous sentez bien, parce qu’une journée avec la mauvaise paire de pompes, ça peut être très, très long ! Et au passage, ça veut dire qu’on n’achète pas ses chaussures sur internet !
Sachez également que lorsque vous achetez vos chaussures de ski de rando en boutique spécialisée, on vous proposera de les thermoformer. En gros, on chauffe le chausson avant de l’enfiler, ce qui va permettre de vraiment le faire à la forme de votre pied.
Les fixations et les couteaux
Les fixations de ski de rando sont spécifiques. Finis les fixations old-school type ski alpin avec la partie arrière qui se soulève à la montée (dédicace à Nico !)… Aujourd’hui, il existe une large gamme de fixations à inserts. Elles ont deux positions, l’une pour la montée, l’autre pour la descente et se caractérisent par la présence de deux cales que vous pouvez placer selon vos besoins en fonction de l’inclinaison de la pente.
Là aussi, en fonction de votre profil de skieur, vous aurez plusieurs options. Si vous cherchez à avaler le dénivelé rapidement, que vous êtes peu intéressé par la descente, vous privilégierez des fixations légères et pas forcément normées niveau déclenchement. A l’inverse, si vous grimpez surtout pour cherchez des pentes vierges et que vous envoyez en descente, la fixation sera un peu plus lourde mais ne déchaussera pas au premier virage. Comme toujours, il existe des intermédiaires niveau poids, qui permettront aux bons skieurs qui ne recherchent pas la performance de s’amuser sans avoir l’impression de traîner des enclumes.
Les couteaux sont des petits accessoires métalliques qui se placent au niveau de la fixation, et qui se plantent dans la neige pour faciliter la progression lorsque les peaux de phoques ne suffisent pas. C’est le cas avec de la neige gelée par exemple.
Les bâtons
Il existe des bâtons spécifiques à la randonnée à skis, oui oui ! Privilégiez les bâtons télescopiques, qui pourront être ajustés en fonction de la pente. Vous avez peut être également vu ces bâtons bizarres sur lesquels une bonne partie du manche est recouverte de mousse. Et bien, à défaut d’avoir des bâtons télescopiques, ils vous permettront d’adapter la longueur de votre bâton (en le tenant plus ou moins haut).
Le sac à dos
Il en existe des tas, à vous de comparer en fonction de vos besoin mais il y a quelques indispensables sur lesquels vous pouvez vous baser ! Tout d’abord, la contenance : pour une sortie à la journée, un volume d’une trentaine de litres convient parfaitement. Il pourra contenir à la fois vos couches supplémentaires, votre nourriture, votre matériel de sécurité et autres objets que vous jugerez utiles d’emporter. Pensez également à prévoir un sac sur lequel vous pourrez fixer vos skis en cas de pente trop raide ! Il existe plusieurs systèmes de fixations, certains permettent par exemple de mettre ou enlever les skis sans avoir à enlever le sac. C’est un détail, mais qui peut s’avérer utile si vous cherchez la rapidité.
2 – Prévoir les vêtements adaptés
Une course de ski de randonnée est constituée de deux parties : la montée, qui engage le cardio à fond, et la descente. Autrement dit, vous aurez chaud à la montée, et plutôt frond à la descente ! Pour les vêtement, il vous faudra appliquer le principe du multicouches. Cela vous permettra d’adapter votre tenue tout au long de la sortie : pour la montée, vous pourrez vous contenter d’une première couche respirante voire d’une polaire s’il fait vraiment frais, et vous pourrez ajouter la doudoune ainsi que la couche coupe-vent/imperméable au moment de redescendre. Même chose pour les gants, pensez à emporter une paire légère pour la montée, et une bonne paire chaude pour la descente.
3 – Gérer sa sécurité
La dimension sécurité est primordiale en ski de randonnée. En effet, le randonneur progresse sur un terrain sauvage et complexe : la neige. Cela implique plusieurs choses. Tout d’abord, il est indispensable de se procurer le matériel de sécurité de base : le trio DVA, pelle, sonde. Le Détecteur de Victimes d’Avalanche (qu’on appelle aussi ARVA) est un dispositif que chacun des randonneurs doit posséder. En cas d’avalanche, les personnes qui n’ont pas été ensevelies pourront ainsi chercher les victimes grâce à leur DVA, qui captera le signal de celui de la victime et pourra ainsi la localiser. La sonde permettra d’affiner la localisation de la victime, pour creuser pile au bon endroit.
Une fois la victime localisée, la pelle permettra de la dégager. Ce matériel a certes, un coût, mais ce n’est clairement pas là-dessus qu’il faut faire des économies. Quand on sait que de 91 % de chances de survie jusqu’à 18 minutes d’enfouissement, on passe à 34 % au bout de 35 minutes… on ne peut clairement pas compter exclusivement sur les secours, qui risquent par ailleurs d’arriver tard en fonction de l’accessibilité du terrain.
Bref, maintenant que j’ai plombé l’ambiance… Je continue sur ma lancée et insiste sur le fait qu’avoir le matériel de sécurité, c’est bien, mais ce qui est encore mieux, c’est de s’entraîner à l’utiliser. Les clubs, mais aussi les stations de ski, organisent des sessions d’entrainement en début de saison. Je vous conseille de bien pratiquer au début, puis de faire des rappels au moins une fois chaque année. Au final, vous utiliserez je l’espère très peu votre matériel de sécurité, et un exercice à chaque saison vous permettra de rester efficace en cas de pépin.
Il existe également des stages théoriques, pour aller un peu plus loin et comprendre toutes les variables à prendre en compte lors de l’organisation d’une sortie. Les instructeurs abordent notamment les différents types de neige et leur transformation, mais également la gestion du risque et l’utilisation du matériel de sécurité. J’ai eu la chance de participer à un stage organisé par la FFME, vous pouvez retrouver un petit récap de celui-ci à travers mes articles Neige & Avalanche.
4 – Savoir bien s’entourer
Outre ce qui est du matériel, il y a de nombreux paramètres qu’il est important d’apprendre à maîtriser avant d’être autonome en ski de randonnée. Les conversions par exemple, une technique pour monter en réduisant le degré de pente, et qui demande de la pratique. Même le choix de la course effectuée est compliqué quand on à pas l’habitude ! Il vous faudra déterminer le degré de pente approprié, l’exposition en fonction de la saison et de la météo, la cotation de la course, l’itinéraire… Pour débuter, rien de tel que de s’entourer de personnes qui maîtrisent et qui seront susceptibles de répondre à nos mille et unes questions. Si vous avez la chance d’avoir des amis autonomes, profitez en ! Sinon, il y a plusieurs possibilités :
Le guide
Débuter avec un guide peut s’avérer être une bonne solution pour plusieurs raisons. Le guide est un professionnel, qui maîtrise le ski de randonnée et sera à même de vous en faire comprendre tous les aspects. Un guide peut accompagner jusqu’à 6 personnes. Moins vous êtes nombreux, plus il pourra s’adapter au niveau des participants. Par contre, l’avantage non négligeable d’une course à 6, c’est que les frais sont divisés et que la journée ne revient donc pas excessivement chère ! (compter entre 300 et 350€ pour un guide à la journée).
Les clubs
Après une première sortie initiation avec un guide par exemple, rejoindre un club peut être une très bonne manière de rencontrer des passionnés qui se feront un plaisir de partager leur expérience. Il en existe plusieurs. Il y a principalement deux écoles, les Clubs Alpin Français ou les clubs affiliés à la Fédération Française de Montagne et d’Escalade, à vous de choisir le club qui vous convient le mieux en fonction de son organisation et du climat qui y règne. Personnellement, je n’ai pas d’expérience avec le CAF, mais j’ai rejoint cette année le GAUL, un club affilié à la FFME et implanté à Lyon. De nombreuses sorties y sont proposées, et ce que j’aime dans le club, c’est que les encadrants ont vraiment la volonté de transmettre leurs connaissances. Progression assurée avec cette formule !
Les stages
Il existe également plusieurs organismes qui proposent des stages de ski de randonnée. Des organismes tels que l’UCPA en proposent ; il est aussi possible de vous renseigner auprès des différents bureaux de guides, qui proposent des séjours de groupes.
La FFME propose également des stages pour s’initier ou se perfectionner en ski de randonnée. Elles pourront vous permettre d’apprendre à faire les conversions, de pratiquer les techniques de sécurité sur glacier, d’appréhender les risques d’avalanches, d’apprendre à faire sa trace de manière optimale… Ils impliquent dans la majeure partie des cas d’être licencié FFME, et peuvent donc compléter vos activités dans un club affilié par exemple.
A vous de jouer !
Il y en a, des choses à savoir, pour débuter en ski de rando ! Alors prenez votre courage à deux mains, équipez-vous et surtout, lancez-vous ! Vous verrez, le jeu en vaut la chandelle. Skier de la bonne neige fraîche, faire les premières traces quand on pense que les autres font la queue au tire-fesses… ça n’a pas de prix !
Et vous, comment vous vous y êtes pris pour débuter ? Quel a été votre choix de matos ? Qui avez-vous sollicité pour apprendre tous les secrets du ski de rando ?
Je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures sur les skis !
Estelle
bonjour
article intéressant et exhaustif, peut etre un peu trop “tout public”…
mais je voulais juste faire une remarque et correction concernant les clubs proposant un encadrement en randonnée à ski
Il manque dans la liste, la FFS (fédération française de ski), dont le terrain de prédilection se trouve être justement le ski, qui forme d’excellents moniteurs fédéraux de ski de randonnée depuis de nombreuses années et qui a l’avantage d’être aussi capable de donner un enseignement de haute qualité grâce à ses moniteurs fédéraux de ski alpin (ou SNB) pour avoir aussi de très bons descendeurs lors des sorties en montagne où le virage en toutes neiges ne devient donc pas rapidement galère ou peu efficace comme cela se voit souvent pour de nombreux groupes que je croise
merci de vous y intéresser
Bonjour Claire,
Merci pour votre retour. Effectivement, l’article est orienté tout public puisque l’idée était vraiment de donner les bases de la pratique !
J’avoue ne pas avoir pensé à la FFS, qui pour moi n’était pas vraiment orientée “rando” mais en lisant votre commentaire, je dois dire que c’est effectivement intéressant de mentionner leur intervention, et leur importance dans l’enseignement descente !