Fin mars 2019, ça fait des semaines qu’il fait grand soleil et que notre précieux or blanc fait pâle figure face aux étendues herbeuses qui gagnent du terrain. Pourtant, les pentes nord résistent à l’envahisseur, et offrent même quelques jolies descentes à ceux qui sont encore motivés pour s’y aventurer. Retour sur deux jours de ski de randonnée dans le Champsaur, vallée située au sud du massif des Écrins.
Jour 1 : Cap sur le col de Reyna
Dénivelé : 1 370 mètres
Distance totale : 15 kilomètres
Altitude min/max : 1 550 / 2 713 mètres
Durée : une journée avec les pauses
Pour cette première journée d’un week-end ski de randonnée dans le Champsaur, organisé et encadré par notre club villeurbannais préféré, nous sommes 9 à opter pour l’ascension de la Pointe de Reyna, qui culmine à 2 917 mètres d’altitude.
Pour ma part, le périple démarre dès la montée en voiture : 9 personnes pour 8 places, c’est évidemment moi qui atterrit dans le coffre du fourgon ! Une demi-heure de route avant d’atteindre le départ de notre randonnée à skis à Prapic, ce village dont le nom sonne comme celui d’un sommet. Et pourtant, pas de neige à l’horizon, c’est donc les skis sanglés sur le sac que nous démarrons notre itinéraire en rive droite du Drac, cet affluent de l’Isère qui prend sa source dans les Hautes-Alpes et traverse 130 km de vallées alpines.
La première partie s’effectue en pente très douce, moins de 500 mètres de dénivelé sur 5 kilomètres. Puis, l’itinéraire traverse le Drac, et nous démarrons l’ascension de la combe Nord-Est, qui mène au Col de Reyna. Ici, on prend petit à petit de la hauteur, les pentes se font plus raides et les plus bavards du groupe traînent derrière (coucou Chris, si tu lis ça ^^). Une traversée à flanc de montagne, et nous débouchons sous le Col de Reyna, que nous atteignons par une montée très raide mais avalée en quelques conversions.
Entre l’effort et le réconfort, il faut savoir choisir !
L’idée de base était d’atteindre le sommet de la pointe de Reyna : l’arête étant ourlée de corniches, l’itinéraire passe par l’arrière de celle-ci. Il manque cruellement de neige, et, peu enthousiastes à l’idée d’un aller-retour en crampons, nous décidons finalement de nous arrêter là, de profiter d’une bonne pause déjeuner et d’un exercice “dépliage de sonde” au soleil avant de profiter de la neige à la descente…
Et quelle descente ! Sous le col, la neige transformée est superbe à skier, et la belle brochette de riders qui nous accompagne se fait plaisir jusqu’à la passerelle sur le Drac. De là, pas de secrets, vu le peu de dénivelé avalé à la montée, on pousse sur les bâtons !
Pour cette première journée ski de randonnée dans le Champsaur, toute la troupe est comblée. Un grand merci à Babeth pour ses bons conseils et à la météo pour cette journée radieuse… pour certains, le soleil à laissé des traces 😉 Retour au gîte pour découvrir les spécialités du coin… et pour organiser la sortie de demain !
Jour 2 : le Piolit et les Pariats, deux sommets pour le prix d’un
Dénivelé : 1 300 mètres
Distance totale : 14,2 kilomètres
Altitude min/max : 1 550 / 2 512 mètres
Durée : une journée
Après l’apéro d’hier, il a fallu s’inscrire sur une sortie, et nous avons opté pour une virée à double objectif : le Piolit et les Pariats. Après un trajet un peu chaotique, nous atteignons le parking d’Ancelle, point de départ de notre rando du jour. Nous sommes une dizaine aujourd’hui, toujours avec la team de choc, rejointe par Maël à qui nous avons cruellement manqué hier :). Cette fois, miracle, j’ai une vraie place, dans une vraie voiture, et il parait que ça fait des vacances au conducteur du fourgon 😉
Notre randonnée démarre skis aux pieds, aucun portage, à peine quelques virages un peu galère en forêt avant de rejoindre un vallon plus dégagé d’où nous apercevons nos deux objectifs du jour. Nous progressons à bon rythme, plus soutenu qu’hier, et la chaleur est écrasante. La petite troupe sort les couteaux car la pente se fait raide et la neige est encore dure sous nos spatules.
Notre ascension nous conduit jusqu’à une arête en contrebas de la pyramide sommitale du Piolit. Ce n’est pas la voie normale, qui passe dans le vallon plus à gauche, mais une variante sympathique de l’encadrant ! C’est à pieds que nous avalons donc les quelques mètres d’arête caillouteuse, jusqu’à rejoindre la face sud, que nous terminons de gravir à skis puis à pieds. Au sommet, la vue sur le lac de Serre-Ponçon vaut largement les 800 m de dénivelé déjà avalés.
L’heure de la première descente
2 464 mètres d’altitude, le premier objectif du jour est atteint. Rapidement, nous dépeautons, serrons les chaussures et nous engageons dans la descente, la neige a déjà bien chauffé. La pente sommitale du Piolit est assez raide et, avec ma technique de descente un peu approximative, je ne suis pas rassurée. Mais, il semblerait que mon stage hors piste à la Vallée Blanche ait porté ses fruits, finalement, je ne m’en sors pas si mal !
Quelques centaines de mètres à peine de descente, et nous nous posons pour repeauter avant d’attaquer la seconde ascension du jour. A peine le temps de croquer dans un coin de sandwich – on a un timing à respecter – et déjà nous nous engageons en direction des Pariats.
A l’assaut des Pariats
Les Pariats, c’est le sommet le plus élevé sur la ligne de crête qui domine le lac de Serre-Ponçon. Il culmine à 2 512 mètres et offre un panorama incroyable sur les alentours, et notamment sur la belle pyramide du Piolit, dont nous redescendons à peine. On nous a annoncé du ski 2.2, l’étonnement est donc de mise alors que nous remontons les couloirs bien raides qui mènent au sommet. Au passage, un grand merci à Maël et à ses pelles à tarte pour la trace bien large dans les pentes à 35° du sommet… Et à Babeth pour ses conseils de la veille ! Mes conversions approximatives n’auraient clairement pas été efficaces aujourd’hui !
La montée est longue mais le sommet est bientôt en vue. Avec ces 500 m de D+, nous en sommes donc à 1 300 mètres, deux sommets, deux vues imprenables et 10 gugus hyper contents : les chiffres du jour sont plutôt bons !
Une petite pause, puis nous attaquons notre ultime descente, direction la voiture. Nous empruntons le même couloir qu’à la montée, un bon 3.2 avoue Emeric (le 2.2, c’était par le col…). On profite à fond d’une neige 4 étoiles, c’est du bonheur !
Le hic du jour ? Notre splitboardeuse redescendue à la voiture, mais nous n’avions pas de réseau, ce qui nous a valu une petite frayeur et un bon rappel de l’importance des consignes de sécurité en montagne… Un épisode bien vite oublié lorsque nous nous attablons tous en terrasse, des couleurs au visage, des images plein la tête et un petit remontant à la main !
Le bon gîte pour un week-end ski de randonnée dans le Champsaur
Avant de vous quitter, j’aimerais mentionner ici la qualité du gîte “l’Aventure”, dans lequel nous avons séjourné pour ces deux journées ski de randonnée dans le Champsaur. Situé à St Bonnet en Champsaur, c’est une petite pépite où il fait bon vivre : des chambres 3 étoiles équipées de salles de bains, une terrasse au top, un gérant toujours disponible et une cuisine du terroir notée 10/10 à l’unanimité ! N’hésitez pas à vous y arrêter lors de votre séjour en Champsaur, et vous m’en direz des nouvelles !
Comme chaque fois, ce fut un week-end mémorable, organisé d’une main de maître par le GAUL. Un grand merci également aux encadrants, et à mes 3 compagnons de cordée du week-end, sans qui tout aurait été bien moins drôle !
Et vous, quelles sont vos randos préférées dans le Champsaur ?
A bientôt !
Estelle 🙂