Avec le retour des beaux jours, j’ai profité du week-end de la Pentecôte pour faire une bonne journée d’entraînement… Parce que cet été, je me lance un défi de taille : le GR20 ! J’aurai le temps de vous reparler de ma préparation à cette grande randonnée d’ici là. En attendant, je vous propose de découvrir le récit d’une randonnée à la découverte de la partie est du Parc national des Calanques.
9h du matin, nous garons la voiture au parking de Luminy. Il est déjà quasiment rempli, signe que l’eau turquoise et les plages des calanques vont attirer des foules aujourd’hui. En ce qui nous concerne, pas de baignade au programme, mais plutôt une belle boucle à travers le massif. J’ai trouvé cette boucle sur VisoRando, si vous souhaitez vous aussi faire cette randonnée, voici le topo.
Boucle autour du Mont Puget
Jusqu’au col de Sugiton, le chemin est bondé de familles en balade et de grimpeurs qui partent à la conquête des falaises des calanques, cordes sur le dos. Une fois arrivés au col, notre itinéraire bifurque à gauche pour entamer une boucle de 5 kilomètres autour du Mont Puget, point culminant des calanques. Le chemin longe les belles falaises de Luminy, qui nous cachent la vue sur la mer, avant de rejoindre le col Ricard, au nord-est du Mont.
Grâce au mauvais temps qui s’est abattu sur l’ensemble du pays ces dernières semaines, les paysages que nous traversons sont encore extrêmement verts. Le sentier caillouteux qui nous mène aux crêtes, parsemé de fleurs, renvoie une image bien différente de celle, plus désertique, que je me faisais du coin. A partir du cinquième kilomètre, nous attaquons la montée vers les crêtes. Elle est un peu escarpée et nécessite pour certains courts passages d’y mettre les mains. Ceci dit, je vous garantie que la vue au sommet justifie l’effort ! Car à peine 200 mètres de dénivelé plus haut, nous atteignons un plateau qui offre une vue imprenable sur la mer. Jusque-là, nous avons été les rois de l’orientation. Mais suivre un itinéraire n’est pas toujours évident, il fallait bien qu’on sollicite un peu notre cerveau ! Il nous faut quelques minutes pour analyser l’itinéraire et comparer à ce que nous avons sous les yeux. Puis, on repart : cap au Sud, les calanques n’attendent que nous 😎 !
Les Calanques, de l’Œil de Verre à Port-Miou
Notre itinéraire se poursuit alors en direction du col de la Candelle, où nous bifurquons à gauche sur un sentier qui longe les calanques sur plusieurs kilomètres jusqu’au col de Devenson. Le panorama est digne d’une carte postale. Du haut de ses 465 mètres, la Grande Candelle surplombe la calanque de l’Œil de Verre. Son arête ouest, “l’Arête de Marseille”, est une grande voie classique des Calanques et bien connue pour son célèbre “pas de Rebuffat”. Je garde cette grande voie dans un coin de ma tête, elle est abordable (5c max) et me permettra de mettre en pratique les techniques d’autonomie en grande voie que j’ai récemment appris à maîtriser. Manon, tu me suis sur ce coup ?! 😚
Nous quittons ensuite la côte et ses quelques promeneurs pour nous retrouver seuls à l’intérieur des terres. Les paysages sont différents, mais le calme ambiant et le sentier ombragé rendent cette partie du Parc National plus authentique. Après le Col de l’Oule, notre chemin nous mène au Vallon d’En-Vau, qui descend jusqu’à la Calanque du même nom. La Calanque d’En-Vau est connue comme la plus belle du littoral, et sa réputation n’est plus à faire. Nous ne tirerons pas jusqu’à celle-ci aujourd’hui, elle doit déjà être bondée en ce milieu de journée. Nous prenons donc la direction du pierrier qui remonte en direction de Port-Pin. Ce pierrier représente l’accès le plus emprunté pour descendre à la calanque. Il est pourtant bien moins praticable que par l’autre côté ! Arrivés au sommet, nous nous accordons une pause bien méritée pour grignoter un sandwich à l’ombre.
Une fois le ventre rempli, il est temps de reprendre la route, par un sentier littoral qui surplombe la Calanque d’En-Vau. D’ici, la vue est magnifique et l’environnement est plus tranquille que quelques mètres plus bas ! Nous poursuivons notre chemin au-dessus de la Calanque de Port-Pin, et débouchons finalement sur la plage. A côté des familles venues profiter du beau temps, notre look chaussures de rando/chaussettes hautes n’est pas des plus discrets 🙄 ! Avant de quitter définitivement le bord de mer, nous remontons vers la Calanque de Port-Miou. Et le décor vaut le détour. On y admire des bateaux, avec, en toile de fond, les pierres rougies du Cap Canaille, qui surplombe la mer du haut de ses 394 petits mètres. Le sentier nous éloigne maintenant du littoral… sûrement pour mieux l’admirer plus loin, du haut des crêtes !
A la conquête des cimes marseillaises
Nous sommes aux heures chaudes de la journée et la remontée jusqu’aux crêtes s’avère assez difficile pour moi. En effet, laissant la mer derrière nous, nous nous sommes engagés sur une piste de 4×4 interminable et sans grand intérêt. Heureusement pour moi, après 4 bons kilomètres, nous retrouvons à la fois la belle vue dégagée sur l’eau et le vent qui souffle sur la Crête de l’Estret. A partir d’ici, le chemin sillonne, presque à flanc de montagne par endroits. La vue panoramique est exceptionnelle, sur le Massif des Calanques d’un côté, sur celui de Carpiagne de l’autre. Quelques kilomètres encore, puis nous retrouvons le plateau traversé ce matin. La boucle est presque bouclée, encore quelques kilomètres et nous retrouverons notre carosse à Luminy !
L’itinéraire indique ensuite une bifurcation à droite, sur une sente qui permet d’éviter d’aller jusqu’au Cap Gros. Or, cette sente est loin d’être facile à trouver ! Le topo indique une “sente qui présente quelques difficultés”. Elle s’avère en tout cas difficile à localiser : nous passons plusieurs minutes à jardiner dans les épineux avant de retrouver un semblant de chemin ! Nous retrouvons finalement le GR, qui, pour terminer la journée, longe à nouveau la côte. Mon regard est à nouveau attiré par la Grande Candelle, terrain de jeu de quelques grimpeurs qu’on aperçoit déjà au sommet. Elle a toutes les chances d’être au programme de ma prochaine virée marseillaise…
Un massif aux mille et uns visages
Enfin, notre dernière étape du jour : une descente assez escarpée, mais dans un environnement magique. Encore un effort, et nous atteignons le Col de Sugiton, laissé ce matin pour partir découvrir le Mont Puget. Il est déjà plus de 18h. Les promeneurs de ce matin rentrent de leur journée détente dans la calanque de Sugiton. D’autres semblent encore avoir l’esprit accroché au calcaire des falaises. Pour nous, les calanques auront aujourd’hui pris un sens tout autre. J’ai découvert un massif aux multiples facettes, à la flore riche et aux paysages variés. J’ai vu l’Est, alors à quand la boucle dans l’Ouest du Parc National ?
Vous passez bientôt par Marseille ? Alors pas d’hésitation : on télécharge le topo, la trace GPX et on part à la découverte du Massif des Calanques sous un autre jour. Vous pourrez même glisser un maillot dans votre sac à dos pour profiter des eaux turquoises ⛱! Par contre, préférez la fin de saison. Vous éviterez alors les hordes de monde et profiterez de paysages encore plus authentiques. Et en prime, vous aurez un peu moins chaud sur la piste de 4×4 qui a été mon cauchemar pendant une petite heure 😏
Pour terminer de vous convaincre, je vous laisse découvrir en images 3D notre itinéraire. Alors, ça ne donne pas envie 😉 ?!
A très vite !
Estelle