Vue sur le sommet du Grand Paradis

Ascension du Grand Paradis : 4 061 mètres

Dénivelé : 2 100 mètres (800 jusqu’au refuge, 1 300 m pour le sommet)
Altitude min/max : 1 951 / 4 061 mètres (refuge : 2 735 m)
Durée : 2 jours

Nous sommes le 20 juillet et notre voyage à l’assaut des volcans équatoriens approche à grands pas. Alors, pour profiter des copains, des beaux paysages des Alpes et pour nous habituer à l’altitude, le programme du week-end était tout trouvé : l’ascension du Grand Paradis, 4 061 mètres.

Le Grand Paradis, de son petit nom italien Gran Paradiso. Aucune montagne n’a jamais aussi bien porté son nom. Installé au cœur du massif éponyme, il est connu comme l’un des 4 000 les plus faciles des Alpes. Récit de deux jours magiques, perchés entre ciel et terre… A la conquête de notre premier 4 000 en autonomie !


Jour 1 : Le Pont – Refuge Vittorio Emanuele II

Pour cette première ascension du Grand Paradis, nous avons opté pour la voie normale, un aller-retour par le refuge Vittorio Emanuelle II. Il est déjà 10h30 lorsque nous nous retrouvons au Pont (1 951 m), car l’approche d’aujourd’hui est rapide : une montée de 800 mètres de dénivelé pour atteindre le refuge, où nous passerons la nuit en bivouac, faute d’avoir pu réserver 6 places au refuge (et parce que, finalement, tout est encore plus beau quand on n’est pas entassés dans un dortoir !).

Nous nous engageons sur le chemin, les sacs pèsent une tonne sur nos épaules et pourtant, rien ne semble pouvoir attaquer le moral des troupes… En témoignent les sourires qui se dessinent sur nos visages.

L’équipe au complet, prête pour l’aventure

Balade bucolique dans le Parc du Grand Paradis

La randonnée d’approche démarre à plat, elle longe le Tzanté en direction du sud. Au bout de quelques minutes, le sentier qui mène au refuge part à gauche (il est indiqué par un panneau) et se redresse. La montée est plus ardue mais ombragée et très bien aménagée, avec de très jolies parties pavées qui facilitent la progression. Petit à petit, la forêt se désépaissit et nous débouchons sur une magnifique cascade bien visible, à gauche du sentier.

Le parc du Grand Paradis, paradis des cascades @StanVdvn

A peine plus haut, nous sortons complètement de la forêt, continuons à grimper sur quelques centaines de mètres, puis atteignons une antenne. D’ici, nous apercevons le refuge. Nous décidons de faire une pause pique-nique avant de rejoindre l’édifice, perché à 2 734 mètres d’altitude, en plein cœur du Parc du Grand Paradis et au pied des faces Nord de la Becca di Monciar et du Ciarforon.

Autour de nous, des paysages à couper le souffle @alpinnico

C’est la fin de cette première journée, avec au total 2h de montée et presque autant de sieste pour les filles ! Tout près de l’ancien refuge, plusieurs emplacements de bivouacs bien visibles et protégés sont disponibles. C’est ici que nous prendrons nos quartiers pour la nuit, avec en bonus la chance d’observer un troupeau de bouquetins venus profiter de la fraîcheur du soir, quelques centaines de mètres au dessus du campement.


Jour 2 : L’ascension du Grand Paradis

Le dimanche, le réveil est matinal. Il est 3h15 quand nous commençons à lever le camp, puis nous retournons au refuge pour prendre le petit déjeuner. Il y a du monde, et nous ne sommes clairement pas les premiers impatients à nous attaquer à l’ascension du Grand Paradis ce matin !

En route pour le sommet

A 4h30, toute l’équipe est fin prête. Il fait encore nuit et le sentier caillouteux se transforme rapidement en une file ininterrompue d’alpinistes et de petites frontales allumées. Dans la pénombre, le temps s’étire, je n’ai plus vraiment la notion des heures qui passent. Ce dont je me souviens, c’est qu’à l’aube, nous atteignons un petit cirque rocheux d’où démarre la partie en neige, où nous nous arrêtons pour nous équiper : corde, crampons, piolet. Pour une partie de l’équipe, c’est le plaisir de chausser les crampons pour la toute première fois. Pour les autres, celui de les chausser à nouveau, cette sensation d’excitation qui, même après plusieurs sorties, semble rester toujours la même ! Nous formons rapidement 3 cordées de deux et nous engageons dans la pente.

Sur les sentiers caillouteux

Nous progressons tranquillement sous un ciel plutôt couvert, au rythme des différents degrés de pente. Au bout de quelques heures, nous arrivons au pied d’une pente plus raide, proche de la Becca de Montcorve – 3869 m. Juste au dessus, un replat qui marque le point de rencontre entre notre itinéraire et celui des alpinistes partis du refuge de Chabod, le second itinéraire le plus emprunté du Grand Paradis. Pour information, il est également possible de choisir un circuit en boucle, avec montée par Chabod et descente par Vittorio Emanuele II. Les deux parkings sont à environ 2 km de distance, c’est donc tout à fait faisable en laissant une voiture à votre arrivée du jour 2. Attention tout de même aux conditions et aux crevasses, qui sont apparemment plus marquées côté Chabod.

A partir de ce fameux replat, nous sommes plus exposés au vent et commençons à sérieusement nous refroidir. Une pause rapide, et nous reprenons notre progression en direction de la pente sommitale, un peu raide, mais le sommet est tellement proche que les jambes suivent toutes seules !

6 bonhommes au Paradis

Enfin, nous sommes au pied de l’éperon rocheux qui marque le sommet et la fin de l’ascension du Grand Paradis. Cette arête est étroite et bondée, de monde, et donc aménagée en un circuit de sorte que la montée et la descente s’effectuent à des endroits différents. Nous progressons donc très doucement le long des rochers, puis par une échelle impressionnante mais facile, jusqu’à atteindre le sommet et étreindre sa fameuse Madonne… Qui est bien plus petite que je ne l’avais imaginée ! L’arête se poursuit sur quelques dizaines de mètres, elle est facile mais aérienne.

Le temps de rassembler toute l’équipe, puis nous nous engageons rapidement dans la descente, car il est déjà tard (nous avons perdu pas mal de temps sur l’arête sommitale à cause du monde). Avec les chaleurs récentes, la neige est bien transformée, et une fois les crevasses loin derrière nous, la descente se transforme en une petite session luge.

Encore quelques efforts pour rejoindre le refuge, où nous récupérons les affaires de bivouac abandonnées ce matin. Nous ne nous attardons pas, la fatigue se fait sentir et nous avons hâte de terminer la journée. La descente jusqu’au parking est difficile pour les genoux. Heureusement, la buvette à la sortie du sentier fait oublier les bobos et la fatigue… Il ne nous reste en tête que les belles images et la satisfaction d’avoir, après une année d’apprentissage, réalisé notre premier 4 000 mètres en autonomie. Un grand merci à nos quatre coéquipiers… Et à l’année prochaine pour le Mont Rose 🙂

Alors, si vous aussi vous cherchez un premier 4 000 facile pour faire vos preuves, je ne peux que vous recommander l’ascension du Grand Paradis. Mais attention : “facile” ne vous dispense pas de connaître les techniques de sécurité sur glacier, alors, pour débuter, faites appel à un professionnel. Pour ma part, c’est avec un guide que j’ai découvert l’alpinisme : vous pouvez retrouver ici le récit de mes premiers pas en montagne, à l’assaut du Râteau Ouest et des arêtes de la Bruyère !

A très vite pour de nouvelles aventures !

Estelle

2 commentaires sur “Ascension du Grand Paradis : 4 061 mètres

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